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Qu’est-ce que le care management, et comment le mettre en place ?

AU SOMMAIRE 👇 :
Alors que les environnements professionnels évoluent toujours plus rapidement, les services de Ressources Humaines (RH) se voient confrontés à des défis complexes.

La gestion du bien-être des employés et la promotion d'un équilibre sain entre vie professionnelle et vie personnelle font notamment partie de leurs points cruciaux à prendre en considération.

C'est dans ce contexte que le concept de care management s'invite de plus en plus au cœur des préoccupations : il offre ainsi une approche novatrice pour nourrir le capital humain et favoriser une productivité durable.

Dans cet article, nous vous proposons un guide complet sur ce concept, sa définition ou ses bénéfices, tout en proposant quelques pistes pour une mise en place efficace au sein des organisations.

Qu'est-ce que le care management ?

Cette expression anglophone désigne l’ensemble des pratiques qui placent au cœur de leurs préoccupations le soin et l’intérêt porté à l’attention des salariés.

Pensée en premier lieu pour les personnes ayant un proche à charge en situation de dépendance (les “salariés-aidants”), le care management incarne désormais un pan entier de la culture managériale globale.

On la retrouve ainsi dans les politiques RSE des entreprises, de même que dans l’approche des départements dédiés aux ressources humaines.

Le concept gagne ainsi du terrain, à l’heure où le bien-être au travail s’impose comme un facteur essentiel de réussite et de considération pour toute entreprise.

S’il est difficile de définir précisément les débuts du care management, il faut comprendre que sa définition évolue en permanence. La Fédésap (Fédération Française des Services à la Personne et de Proximité) situe ainsi la naissance de cette « méthode médico-sociale » dans les années 1980, aux États-Unis.

Puisant ses racines dans le secteur socio-médical, la notion de « care manager » désigne un travailleur social, dont le rôle est de coordonner et d’accompagner les différents besoins d’une personne.

Alors que la fonction s’est aujourd’hui répandue dans d’autres sphères professionnelles, le care manager conserve ce rôle, qui se transcrit selon les situations et consiste à « détecter les salariés “à risque”, et de mettre en place des solutions pour faciliter leur organisation », comme l’indique Stéphane Biron, président d’Albert & Clotilde (réseau professionnel pour aider les aidants) dans une tribune publiée par Les Échos.

Les objectifs du care management

Le management par le care pourrait s’imposer à première vue comme une solution novatrice pour les secteurs concernés par la silver économie, ou économie des seniors, qui recouvre l’ensemble des produits et services destinés à cette frange de la population.

Santé, tourisme, habitat… Il s’agit pourtant d’un dispositif bien plus global, qui concerne tous les âges et de nombreuses galaxies professionnelles.

Le symbole d’un changement de priorités

L’expansion du care management dans les entreprises et dans le mode de fonctionnement des entreprises marque une nouvelle tendance dans les stratégies RH. 

Comme le symbole d’un changement d’éthique dans la relation à autrui, la perception se renverse, les employés de la société étant désormais considérés comme du personnel, soit des hommes et des femmes, et non plus comme du capital humain.

Une nécessité économique

Le care management répond également aux tendances qui marquent le marché de l’emploi, et plus principalement à la pénurie de candidats ou au turn-over. Cette « gestion attentionnée » permet ainsi à l’employeur de conserver à ses côtés des personnes formées, efficaces, et avec une mémoire de la société comme de leur métier, essentielle pour la culture d’entreprise.

Il s’agit en réalité d’un atout indéniable pour toute organisation qui chercherait à recruter des candidats intéressés et attirés par ces garanties, tout en lui évitant de devoir consacrer trop de ressources temporelles ou financières aux processus de recrutement.

Enfin, il faut savoir que le care management induit un gain notable, et somme toute logique, en termes d’efficacité et de productivité pour l’entreprise.

Selon une étude relayée par la plateforme de recrutement Monster, les entreprises ayant instauré des dispositifs d’assistance pour les salariés-aidants ont rapporté une augmentation de productivité de 69%.

La méthode incarne ainsi une double nécessité, humaine comme économique, pour préserver l’essence, la réputation et la compétitivité de l’entreprise. 

Qui bénéficie du care management ?

Des salariés deux fois moins malades, six fois moins absents, neuf fois plus loyaux, 31 % plus productifs et 55 % plus créatifs…

Telles étaient les conclusions d’une étude menée en 2011 quant à l’impact du care management. Mais à qui s’adresse cette méthode ?

Les « salariés-aidants »

Si le care management concerne tous les employés et salariés, il a été pensé en premier lieu pour les aidants, soit les personnes qui s’occupent d’un proche en situation de dépendance, souffrant de maladie, de handicap ou en perte d’autonomie.

Elles le font au quotidien, sur leur temps personnel et sans rémunération.

Voici des témoignages de salariés-aidants en partenariat avec la Mutuelle Générale :

Ces dernières partagent ainsi leur temps et leur énergie entre l’exercice de leurs responsabilités professionnelles et personnelles, qui peuvent être très lourdes en fonction de l’aide (administrative, technique, médicale, etc.) dont a besoin leur proche.

Du fait de cette double vie, les aidants rencontrent parfois des difficultés à maintenir leurs performances en raison de leur situation.

Le fait d’être un proche aidant a ainsi un impact direct sur la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT).

Les salariés dans ce cas sont malheureusement nombreux à souffrir de stress, de fatigue ou de surmenage, troubles qui entraînent un taux plus élevé d’absentéisme. Selon une étude de l’OCIRP Salariés Aidants, près d’un tiers des salariés aidants se disent « désemparés » en raison d’une forte charge d’aide et d’un faible soutien de l’entreprise.

D’après un baromètre « Aider et Travailler » relayé par Les Échos en septembre 2023, un tiers des aidants au chômage estiment en outre avoir été contraints de démissionner pour prendre soin d’un proche.

En France, le nombre de proches aidants était estimé à 11 millions, dont plus de la moitié sont salariés, selon le site de France Stratégie.

Par ailleurs, d’ici 2030, on estime qu’avec le vieillissement de la population, un quart des actifs pourrait être dans sa vie en situation de proche aidant.

Les bénéficiaires par extension

Comme nous l’avons vu précédemment, la transformation de la culture managériale a permis d’étendre l’éthique du care à l’ensemble des employés.

Ainsi, même si le concept s’applique encore prioritairement aux salariés-aidants, il concerne désormais l’ensemble du personnel. Les entreprises ont ainsi conscience du fait que les actions destinées au bien-être des employés permettent de les fidéliser, mais aussi d’améliorer les performances et le service client.

La promotion de l’expérience collaborateur gagne du terrain, tout en imprimant de nouvelles tendances au management.

Les défis du care management

Comme toute nouvelle méthode, le care management implique des changements, voire une révolution pour sa mise en place, qui peut se trouver retardée à cause de différents obstacles.

Identification des salariés aidants : problèmes et solutions

Avant de pouvoir aider les aidants, il est essentiel pour un employeur de connaître leur situation particulière.

Or, de nombreux salariés n’informent pas la société qui les emploie, ou choisissent de se confier uniquement à leurs collègues proches, sans en parler à leur manager.

La raison de cette réticence est souvent simple : guidés par une certaine pudeur, ainsi que par un désir de protéger leur vie privée, ils font de plus preuve d’inquiétude concernant de possibles répercussions professionnelles.

De la même façon, de nombreux salariés-aidants n’ont pas forcément conscience de leur statut, dans la mesure où l’attention portée à leur proche fait partie de leur comportement naturel.

Puisqu’ils ne se reconnaissent pas comme tel, ils estiment donc ne pas être éligible aux aides et aux dispositifs pourtant étudiés pour faciliter leur quotidien au sein de l’entreprise.

Combler le manque de connaissance des aides disponibles

Par ailleurs, la plupart des aidants ou des employeurs, notamment dans les PME ou dans le secteur artisanal, n’ont pas toujours connaissance des solutions existantes.

Un plan national d’information et d’action, « Agir pour les Aidants 2023-2027 » a ainsi été lancé l’année dernière, dans une seconde édition, afin de faire connaître les différentes mesures dont peuvent bénéficier les salariés et les entreprises.

Ce programme s’articule autour de trois axes :

-          Communiquer, repérer et informer

-          Renforcer l’offre et l’accès au répit

-          Soutenir les aidants tout au long de leur vie

Quelques chiffres issus du plan national d'information et d'action.

Une journée nationale des aidants a également été créée en 2010 : chaque année, elle a lieu le 6 Octobre, et vise, entre autres choses, à promouvoir les initiatives ou solutions en faveur des salariés.

Les actions et les mesures en care management

Une fois les salariés-aidants identifiés, la première étape pour les managers opérationnels et les responsables RH consiste à convier ces derniers pour un entretien individuel.

Il s’agit ici de mieux connaître leur situation, tout en cernant leurs contraintes, leurs attentes et leurs besoins afin de chercher à concilier au mieux leurs différentes responsabilités.

Les mesures disponibles relèvent ensuite de dispositifs légaux ou d’initiatives propres à chaque entreprise. Elles prennent ainsi les formes suivantes :

- La mise en place de campagnes internes d’information ou de plans de formation au sein de l’entreprise, qui font désormais partie intégrante des stratégies de gestion du personnel

- L’adaptation individualisée du plan d’organisation au travail pour chaque salarié (horaires flexibles, télétravail, congés payés, etc.)

- La facilitation du congé proche-aidant et son indemnisation : selon des chiffres publiés par la Direction de la Sécurité sociale en 2022, seules 6626 personnes en ont bénéficié, alors que 270 000 salariés et 67 000 agents publics étaient éligibles.

- L’apport d’une aide financière allouée par les CAF

- L’attribution du label Cap’Handéo pour les entreprises engagées pour le soutien de leurs salariés-aidants

Par ailleurs, le management par le care nécessite d’examiner d’autres sujets en profondeur, comme la qualité des espaces et environnements de travail.

Le bon tip : pourquoi réserver les plus grands bureaux, ou les plus calmes et lumineux, aux dirigeants qui sont souvent en réunion ou en déplacement ? Il peut être intéressant de les attribuer à leurs assistants qui sont plus sédentaires, et qui bénéficieront ainsi de meilleures conditions de travail.

Comme l’explique enfin Benoît Meyronin, directeur Conseil & Stratégie du groupe KORUS, et pionnier du care management, il est conseillé de :

« privilégier une approche systémique, adaptée à chaque contexte d’entreprise, en faisant évoluer les pratiques managériales et les lieux, mais aussi en mettant en place des services d’écoute et d’accompagnement des collaborateurs les plus vulnérables. »

Accroître la compétitivité grâce à des politiques innovantes de gestion du personnel

« Nourrir le bien-être pour une productivité durable » : tel pourrait être le slogan du care management.

La démarche s’inscrit naturellement dans les politiques RSE des entreprises.

En aidant le salarié à améliorer sa gestion de son temps et de ses priorités, l’employeur permet à celui-ci de renouer avec la performance au travail, tout en continuant à assurer le bien-être de son proche en perte d’autonomie.

Benoît Meyronin est très clair sur la posture à emprunter par le manager qui souhaite s’inscrire dans cette démarche : « l’entreprise va partir des besoins des collaborateurs, qui s’inscrivent dans quatre registres selon cette éthique : la confiance, l’écoute, le pouvoir d’agir et la reconnaissance. Vis-à-vis de mon équipe, comment est-ce que je me situe en termes de posture managériale ? Suis-je au bon niveau d’attention à l’autre ? ». 

Il s’agit ainsi d’instaurer un climat de confiance, pour permettre au collaborateur d’agir, mais aussi d’oser agir, tout en se sentant protégé s’il commet une erreur qui ne met pas en péril le service de l’entreprise.

L’intégration du care management dans la culture d'entreprise

La prise en considération et la défense de cette nouvelle méthode constitue un virage essentiel pour favoriser un environnement de travail sain et épanouissant.

En plaçant le bien-être des employés au cœur des préoccupations, les organisations créent alors un espace propice à la collaboration et à la productivité, dans la lignée du management horizontal.

Le care management englobe la prise en compte des besoins physiques, émotionnels et professionnels des collaborateurs, tout en installant une culture d’entreprise qui valorise l'empathie, la communication ouverte et la reconnaissance mutuelle.

En intégrant ces principes dans leur ADN, les entreprises renforcent la fidélité de leurs équipes, stimulent l'innovation et contribuent à la construction d'une communauté professionnelle durable.

Le care management incarne donc une approche RH novatrice et vertueuse, qui peut désormais s’appliquer à l’ensemble des salariés d’une entreprise. Plus que jamais, il est aujourd’hui essentiel de prendre soin de l’autre dans la sphère personnelle comme professionnelle. 

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