Pour découvrir nos produits c'est par ici !

Échanges avec la pionnière de la mode engagée : Victoire Satto

AU SOMMAIRE 👇 :
Actrice inspirante du changement sur le secteur de la mode éthique, nous avons eu le privilège d'interviewer Victoire Satto.

Si ce nom vous parle, c'est bien normal, Victoire est la co-fondatrice de The Good Goods, média et bureau d’expertise de la mode fondée sur des preuves.

Le principe fondamental ? Baser les informations sur la science, les datas, ce que l’on peut démontrer et donc sur de la transparence.

Chez The Good Fab, ça nous plaît.

Vous avez forcément déjà vu passer un article de The Good Goods. Et si ce n'est pas le cas, on vous invite à brancher vos notifs et à consulter leurs études hyper enrichissantes. 

La Mapstr de The Good Goods !

Lorsqu'on lit Victoire ou bien qu’on l’écoute, on se projette et on s’identifie rapidement à ce mouvement engagé qui gravite au-dessus de la mode, mais pas que. Cette interview nous donne l’envie de se dépasser et de suivre ses ambitions !

C’est parti pour cette bouffée d'air avec Victoire Satto. 


Victoire, peux-tu te présenter ?

Je suis une jeune femme entrepreneuse de 35 ans et initialement, je suis originaire de Nice où j’ai grandi. Je vis à Paris depuis 12 ans maintenant !

Je suis plutôt hyperactive, extrêmement curieuse et passionnée avec une approche intégrale de tout ce qui me touche et m’intéresse.

Oui, vous l’aurez compris, Victoire ne fait pas les choses à moitié et c’est d’ailleurs ce qui nous a séduit.

Je me définis également comme un connecteur, j’arrive facilement à mettre les gens en relation, à détecter leurs forces et à faire en sorte qu’elles fonctionnent en synergie.

J’ai une formation initiale de médecin, je suis radiologue interventionnel. J’ai exercé en tant qu’Assistante Chef de Clinique et en libéral à temps partiel après mon internat au sein des Hôpitaux de Paris. En plus d’une très forte empathie pour l’humain, j’ai à cœur de transmettre les connaissances avec pédagogie.

Je considère que la santé devrait être enseignée selon la définition de l’OMS, comme un état de bien être complet “physique, mental et environnemental”.  

Nous vivons cette époque paradoxale où la technologie et les connaissances sont à leurs paroxysmes, y compris en médecine, mais l’état de santé global diminue, l’isolement et les maladies mentales augmentent, de même que de multiples troubles liés à nos mode de vie (obésité, troubles de la reproduction, maladies endocriniennes, cancers).

En parallèle de ma vie professionnelle, j’ai cultivé un goût à la fois pour la mode, l’art contemporain, les magazines et la littérature. Aussi loin que je puisse m’en rappeler, j’écris.

Je creuse dans les sujets “brainy”, comme l’analyse du cycle de vie d’un vêtement, que j’applique à d’autres champs de ma vie, comme par exemple, en ce moment, dans la rénovation d’une grange en résidence d’artiste et d'écriture bioclimatique en Normandie. 


Alors voilà, tu es la co-fondatrice du média The Good Goods.

J’ai fondé The Good Goods il y a 5 ans et demi avec mon frère, en 2017.

J’ai eu l’idée en voyage et la genèse vient de mon parcours, de ma manière d’envisager ma vie professionnelle en plusieurs temps.

Le premier acte, la médecine, vient d’un déterminisme familial, m'orientant ma carrière d’enfant “scolaire” et précoce vers les sciences et la médecine.

Je voulais être designer automobile ou “faire Vogue”, mais ce n’était pas un métier.

J’ai donc suivi un parcours relativement classique, bac économique et social, faculté de médecine, concours, internat, tout en tentant au maximum de satisfaire mon besoin de multiplicité en parallèle, en particulier dans une sphère plus créative.

La médecine était une voie sûre, m’assurant un diplôme, un métier, un statut. J’avais la sensation qu’en accomplissant cela je n’aurais à me justifier de rien (un leurre !), et je dois dire aussi que, étant insatiablement curieuse et passionnée quelle que soit l’entreprise, j’ai adoré ces études et ce qu’elles m’ont apporté.

Au loin, il y avait néanmoins le désir persistant d’écrire et de créer. J’avais pour projet un peu naïf d’ouvrir une galerie d’art vers 40 ans.

J’avais une arrière-grand-mère abonnée à des magazines, comme le Fémina, et j’étais vraiment happée par ça.

Les premiers Femina, en Inde !

Avant le digital, les magazines représentaient LA manière d’explorer le monde, de consommer de l’information et du rêve, de voyager. C’était un excellent exercice de synthèse. Dans ces vieux formats (début du XXème siècle), tout me fascine : les illustrations, les éléments de langage, la typographie, les publicités… 

La mode, la Haute Couture, le vêtement en lui-même m'obnubilent par leur dimension artistique socio-politique ancrée dans l'histoire.

J’ai toujours un projet de galerie d’art, mais entre-temps, les  choses ne se sont pas tout à fait passées comme prévues.


Dis-nous tout, qu’est ce qui t’a poussé à lancer The Good Goods ?

Vouée initialement à une éventuelle carrière universitaire, j’ai effectué un double cursus en science en parallèle de la médecine. je suis titulaire d’un Master 1 et d’un Master 2, le second effectué en 2016 à l’Université Paris V, en EdTech -  Education through Technology.

Via ce second Master, j’ai eu l’occasion d'apprendre à ré-apprendre à travers la technologie : code, robotique, gaming, applications… Mon projet de stage était un prototype d’application pour un apprentissage simplifié de la radiologie pour les étudiants en médecine.

Les personnes de ma promotion n’avaient rien à voir avec la médecine, ils étaient ingénieurs, physiciens, géologues… Venus de différents pays du monde. C’était infiniment riche !

Je me suis véritablement dit « tu vas apprendre à désapprendre ». Tu vas apprendre autre chose et autrement dans tous les champs possibles de la vie.

Comparée à l’internat, cette année était assez peu dense. J’ai donc mis mon temps libre au profil d’une opportunité de rédaction au sein d’un jeune média féminin sur le web.

J’étais bénévole, avec une liberté éditoriale totale, la possibilité de parler de Haute Couture comme de voyages, de littérature comme d’art de vivre, avec un ton assez soutenu, des formats longs et investigués. 

Et c’est là que j’ai découvert tous les dessous de la mode.

Un de mes choix s’est porté sur l’impact du denim sur la santé des travailleurs sur les chaînes de production d’enseignes de fast fashion.

Le travail bibliographique était sans fin, similaire à ma thèse d’exercice médical, alors en cours de rédaction.

J’ai rédigé 20 pages sur un dossier en 2016/2017 qui révélait les conséquences sanitaires des teintures et des bleachings sur des femmes de mon âge, au bout du monde, dont j’ignorais qu’elles pâtissent d’un achat apparemment anodin.

Il m’a alors semblé incohérent de tenter de soigner des personnes, l’une après l’autre, malades de leur mode de vie, tandis qu’on pouvait agir en amont, en prévention de ces conséquences en travaillant aux côtés des marques.

C’est la définition de la RSE “Responsabilité Sociétale des Entreprises”, ou en quoi leurs actions sont responsables de la santé du Vivant, dont on fait partie.  Prendre soin des gens en amont et surtout auprès des entreprises.

Aujourd’hui, on voit que la médecine environnementale émerge, mais il faut aller plus loin que ça et changer de discours, il y a un très gros travail sur le renouvellement des programmes éducatifs.

Il y a un manque colossal au niveau de la médecine préventive appliquée à l’entreprise et c’est sur cela que j’ai décidé de me pencher.

Ce n’est pas forcément un défaut de volonté, mais surtout un manque de connaissances.


C’est là que né The Good Goods.

Nous sommes en 2017 et je me dis que ce n’est pas normal qu’avec mon niveau de pouvoir d’achat, je ne puisse pas avoir accès à toute cette information en amont des produits que je consomme.

J’ai commencé à réfléchir activement sur le sujet. La fin de mon année de Master m’offrait 4 mois off avant la dernière année d’internat : je suis partie en solo en backpacking en Russie, Mongolie, Chine et Indonésie.  En revenant, le média pour lequel j’écrivais n’existait plus, mais mon envie d'écrire et cette soif de connaissances était toujours présente ; je me suis donc dis que j'allais continuer à écrire, c'était indiscutable.

Mon frère voulait créer une entreprise à impact, moi un blog pour parler des dessous sociaux et environnementaux de l’industrie de la mode (via une méthode scientifique, en croisant l’info, en comprenant, en mettant en valeur le vrai ou faux…). 

De là, le projet de The Good Goods est né.

On a réussi à garder ce prisme scientifique qui nous a permis d'aborder les professionnels et d'avoir beaucoup de crédibilité ; de devenir ainsi le média référent de la mode basée sur des preuves. 

Episode de The Good Goods sur @tycheagatha qui a quitté la fast fashion :

Aujourd’hui nous sommes un média et un bureau d’expertise pour le textile, la mode et le luxe. Je suis également membre co-fondatrice de la fédération de la mode circulaire, responsable de la branche upcycling. 

Mais du coup pourquoi le digital ?

C'est vrai que la question ne s'est jamais posée ! Même si je suis une grande adepte des magazines papiers, ça nécessite beaucoup plus d'investissements qu'un blog. 

L'autre facteur important, c'est que le blog nous permet rapidement d'accéder à l'international.

The Good Goods a intégré la Caserne à Paris (visite virtuelle, étant donné que le bâtiment est en travaux !)

Et pour l’avenir, tu penses à quoi ?

Mon avenir s’est redessiné depuis mars, je suis solo founder et The Good Goods a été totalement refondu.

En dehors du nom, j’ai changé d’image de marque, de ligne éditoriale, de services et de clients. Nous sommes désormais un média web dédié aux professionnels, conçu comme la boîte à outils RSE de la mode, du textile et du luxe, au service de la transformation des entreprises et de la visibilité des porteurs de solutions.

Nous avons gardé un segment grand public pour le média, contenu dans une chaîne de vidéo Instagram et une plateforme d’évaluation des marques. 

L’activité du bureau d’expertise a été officialisée. On y effectue des missions de conseils sur la stratégie RSE, mais aussi des recommandations pour la communication des marques engagées ou en transition, et de l’apport de contenus à valeur ajoutée sous forme de conférences, de masterclasses ou de supports en marque blanche. 

Notre métier, c’est d’accélérer la transformation de l’industrie de la mode, à travers une veille constante et une analyse des meilleures solutions disponibles.

C’est un projet à long terme. J’aimerais travailler en collaboration avec de grandes marques, celles qui ont l’impact le plus grand, mais aussi avec des acteurs de l’ombre qui font des merveilles au quotidien, qu’il s’agissent d’artisans ou d’industriels, de prestataires de produits ou de services. 

Nous vivons un moment sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Il  y a désormais un vrai éclairage sur le sujet. Il s’agit maintenant de pousser les dirigeants à se bouger et à laisser la place aux individus qui ont des idées plus en phase avec l’urgence que l’on traverse.

Nous avons à cœur de les mettre en lumière, hybrider les petits et les grands acteurs : pour que tout le monde avance ensemble !

Le petit mot de la fin

Réaliser cette interview nous a permis de mieux connaître Victoire qui au quotidien, est très active sur les réseaux et est un véritable moteur dans la transition sociétale et écologique autour de la mode. 

Au-delà de ces actions inspirantes dans la vie professionnelle, Victoire nous montre avec sincérité et authenticité qu'avec des convictions fortes, de la méthode et un brin d'audace, on peut réaliser de grandes choses. 

Merci Victoire pour ce moment. 

Ils nous font confiance

This is some text inside of a div block.
Thank you! Your submission has been received!
Oops! Something went wrong while submitting the form.